Dédramatiser l’entreprise

Créer une entreprise, pour beaucoup de petits entrepreneurs, c’est une aventure que l’on apprend pas à l’école et bien difficile à gérer au quotidien. Je l’ai vu avec mon entreprise, comment un comptable professionel, FIDUCUAL Expertise, avait truqué mes comptes pour générer un capital négatif de €92,000, je dis bien un capital négatif, pas un déficit, mais un capital négatif. Ils ont tué mon entreprise par les nombres. Il a fallu que je paye €16,000 un autre comptable qui a mis un jeune à ma disposition pour reprendre tous les comptes sur deux ans, un temps durant lequel je n’étais plus disponible pour mes innovations, mon personnel, mes clients, mon entreprise quoi. J’ai réussi à dégager un bénéfice à l’issue de ce long travail, mais quel effort, quelle injustice! A peine terminé, c’est l’avalanche d’affaires juridiques qui est venue m’ensevelir, des attaques frivoles et injustifiées mais pour lesquelles il a fallu mobiliser un autre temps d’entreprise, des revenus, le coût des avocats, des expertises, le stress, les cauchemars, la machine de guerre économique lancée par mes compatriotes contre moi. J’étais un zombie quand je suis arrivée aux USA et cela m’a pris trois ans pour ne plus faire de cauchemars. Je vois bien que la guerre n’est pas finie, elle sommeille, elle est là qui attend de donner le coup fatal et depuis 2019, j’ai franchement le sentiment que les USA et l’Angleterre ne sont pas innocents dans mon exil. J’ai été prise au piège et la France, l’Europe étaient complices.

Bien sûr, cela fait mal, avoir été patriote et se sentir trahie, mais le temps a passé et j’ai compris la machine politique derrière tout cela. En fait, venir aux USA m’a fait comprendre beaucoup de choses, notamment la dimension internationale de mon travail. A peine ai-je posté mon premier post sur thecarpenthours.com pour parler de la filière bois que mon site était pris d’assault par les chinois. Sur Facebook, ma page fait le tour de l’Afrique et beaucoup de fans sont musulmans. Ailleurs, sur d’autres pages, je vois beaucoup de pays émergeants et bien étrangement, peu de lecteurs français, canadiens, américains ou anglais. Ceux-là sont sur Instagram à s’envoyer des bouches en coeur.

Pendant que j’essayais de retrouver mon souffle aux USA, la gauche française finissait de casser les campagnes françaises. Licenciements à l’ONF, changements de politique du bois et la dernière, la belle affaire, les cartes de chasse à moitié prix, toute une machine de propagande. J’imagine le petit bourgeois parisien venir en campagne avec sa Mercedes pour vendre au paysan du coin l’idée des marchés ouverts, le libéralisme, le monde quoi. Toute cette richesse déballée comme une drogue, ce qu’ailleurs la police appelle d’ailleurs le terrorisme passif.

Ce terrorisme là existe bien et j’en ai été la victime. Un terrorisme sournois est destructeur, non seulement de mon entreprise, mais aussi de ma famille, de mon intégrité physique, de ma vie. Un homme m’a quand même tendu une capsule de cyanure pour que je mette fin à ma vie et si je n’avais pas eu l’instinct de vivre par dessus tout, j’y serais passée comme les paysans, les petits entrepreneurs qui se suicident. On parle beaucoup des suicidés d’Orange ou des fonctionnaires, on parle peu des autres, et on fait du suicide un acte d’honneur ou presque, mourir pour tuer la dette.

La France fait des routes et des limitations de vitesse, mais elle ne crée pas les structures pour aider les entrepreneurs, dédramatiser leurs crises, analyser les sources de leurs problèmes, enquêter, solutionner, juger les vrais coupables s’il le faut, étrangers ou français qui attaquent de manière guerrière l’innovation et les entreprises. On croit toujours que l’ennemi est ailleurs, alors qu’il est parfois juste à côté de chez nous. Moi je l’ai vu dans mon entreprise, comment l’ennemi s’infiltre en se faisant passer pour ami, client, apporteur d’affaire, employé et quand on le voit, il est déjà trop tard.

Trop tard… mais non, tout cela est une idée de l’esprit parce que l’argent n’est rien à côté de la vie. Ce n’est qu’un cauchemars dont il faut savoir se réveiller et je pense qu’il faut des forces de l’ordre pour cela, des gens spécialisés dans la guerre économique, peut être des logiciels d’analyse de données pour porter des évaluations et trouver des remèdes. A la manière des FAQ qui affinent une question, je pense qu’il faudrait créer une plateforme nationale de détection d’attaques par des questions simples qui permettent aux chefs d’entreprise, principalement ceux qui innovent, de savoir s’ils ont été l’objet d’attaques puis lorsqu’une attaque a été détectée, permettre aux services public (indépendants) d’agir pour sauver l’entreprise, l’entrepreneur, ses employés et bien entendu, ses innovations. Disposer d’un système de reconnaissance d’attaque permettrait de dissuader les attaquants parce que derrière il y aurait les forces de l’order pour enquêter, vérifier, savoir, traquer les criminels économiques comme on traque les délinquants, ficher les noms, connaître les situations, permettre aux forces de l’ordre de comprendre pour agir et donner aux juges les moyens de rendre la loi.

Les entrepreneurs sont criminalisés dans leurs échecs alors que ceux qui les ont attaqués s’en sortent indemnes. Il faut au moins qu’ils sachent que la police s’est mise en veille et que toute attaque peut potentiellement être enquêtée. Il faut créer les logiciels pour cela, que n’importe quel juge travaillant sur une affaire puisse voir, savoir, avoir accès à cette information là. S’il y a suicide qu’il y ait enquête et potentiellement la recherche d’attaques qui ont conduit à cela. Il faut aussi que les entrepreneurs sachent qu’ils ne sont pas seuls, que la force économique de la France n’est pas de faire que de l’information comme on le voit dans les salons pour entrepreneurs. La force économique de la France, c’est sa police économique pour veiller au grain des petites comme des moyennes et des grosses entreprises. La France est une république, la notion de “petit” n’existe pas parce que le “petit” a les mêmes droits que le “grand” ou le “gros”.

La France a une énorme problème avec sa politique de “fleurons” parce qu’elle mène cette politique au détriment des français. C’est comme si le boulanger devait acheter son pain pour vider les stocks de son étale, c’est un non sens. Les fleurons doivent se payer parce qu’ils vendent, non pas parce que l’état les renfloue. La pop pop boat culture de l’économie française devrait être modifiée pour en moderniser le moteur. Le vrai fleuron est dans le sillon, pas dans la flamme.

D’ailleurs, au sujet des logiciels, je pense que la France devrait se doter d’un véritable centre d’innovation à l’image de Davison, un centre capable de prendre les embryons d’idées pour les porter à maturité et les vendre aux entreprises qui fabriquent. Il faut aussi être capable de construire des fabriques multisectorielles, c’est à dire que les ateliers de fabrication ont des outils, le savoir faire pour se servir des outils, mais ils peuvent fabriquer n’importe quoi, pièce de voiture métallique, connecteur de pont en acier, cuillère en bois, pièce plastique imprimée ou injectée. La force, c’est la diversité des moyens avec peu d’outils, peu d’espace, mais une capacité d’ingénierie extraordinaire avec des ouvriers à la pointe du progrès et des connaissances multi-secteurs. Les mécaniciens savent le faire pour travailler sur différents modèles de voitures, estafettes, camions. Tous les autres secteurs doivent gagner en capacité de génie. Dans la filière bois, j’ai vu des scieries qui avaient toutes les capacités de fabriquer des produits à la source. J’ai aussi vu des personnes avec des capacités et des connaissances extraordinaires. Il faut protéger tout cela, arrêter le désastre, arrêter l’assassinat de la France par des politiciens véreux. Il faut surtout stopper l’oligarchie criminelle qui a rendu le peuple esclave d’une drogue invisible, l’oisiveté, une oisiveté qui se nourrie d’argent payé par le sang et la corruption, cette mafia qui aujourd’hui a pris toute la France en otage.

Les forces de l’ordre doivent se mobiliser pour faire des propositions au peuple, obliger le politique à rendre possible la voix du peuple, obliger les députés, les ministres, les gouvernants au sauvetage de la France, contraindre l’Europe à cette réalité que la France ne veut pas mourir. L’industrie française a été décimée. Il n’y a plus de temps pour agir, il n’y a plus d’attente possible. C’est maintenant qu’il faut mettre en oeuvre tous les moyens de reconstruire l’économie française et la France ne pourra pas le faire sans la force juridique, sans sa police, sans ses armées, sans son système de justice. Le droit est tout ce qui fonde la légitimité d’un pays et ce droit là doit être restauré pour sauver les entreprises, sauver l’innovation, sauver la capacité d’être et de rester un pays leader.

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