François Pinault, marchand de bois

François Pinault a fait fortune en coupant le bois des forêts africaines pour le vendre sous forme de label “bois tropicaux” en France et plus largement dans le monde, déstabilisant les filières forestières locales à la vitesse où l’industrie elle aussi, cessait de construire des bateaux et des maisons en bois pour les remplacer par l’acier et le béton. Aujourd’hui, les forêts ne sont plus que des parc forestiers dans le meilleur des cas, où des aires de chasse fermées aux randonneurs.

Mr Pinault a bâti sa fortune rachetant ensuite des entreprises telles que Printemps, la chaîne de magasins et Redoute, la vente par correspondance. En rachetant ces chaînes, il n’a pas soutenu les industries du textile locales, comme celles de la région de Troyes, mais a substitué la production locale par de la production importée. Comme il l’avait fait pour le bois, il a spécialisé la France dans l’importation en désindustrialisant les villes et les campagnes, remplaçant progressivement les manufactures par des comptoirs de services commerciaux.

Monsieur Pinault a défiscalisé sa fortune en achetant des oeuvres d’art, c’est à dire qu’au lieu de payer des impôts pour soutenir la France, notamment ses armées si indispensables à ses entreprises sur les terrains africains, les administrations, les écoles, voire l’aide au développement, Monsieur Pinault a constitué son trésor en faisant sa propre quotation sur l’art. Car l’art c’est cela, des toiles, des peintures, des dessins, des sculptures, parfois des objets dont la valeur n’est que celle qu’on leur donne entre l’euro symbolique et le multi million de dollars. Après avoir volé la France de ses impôts, Monsieur Pinault a acheté l’ancienne bourse du commerce, classée monuments historiques, donc défiscalisable, pour ouvrir son musée d’art dont l’accès est…. payant! Et oui, après que les français aient payé eux-mêmes le trésor de Monsieur Pinault, il faut encore qu’ils payent pour en voir la couleur et le musée de Paris n’est pas le seul, il y a aussi le Palazzo Grassi à Venise, Punta della Dogana, à Venise également, entre autres “off sites” expositions. C’est à dire que Monsieur Pinault a plumé suffisamment de gens pour ouvrir tous ces musées outre son énorme fortune personnelle.

Ce que je dénonce dans cette poignée de milliardaires du luxe à la française, c’est la concurrence déloyale avec les entreprises françaises, la manière dont ces gens tuent l’innovation, s’enrichissent par les différents principes de défiscalisation et surtout, comment leur administration, leur conseils, leurs administrateurs font ingérence avec l’économie française. Par ailleurs, certaines activités sont intrinsèquement liées aux activités politiques et militaires de la France, les relations extérieures avec les états, l’aide, soi-disant, au développement, les politiques d’immigration, l’éducation sur le plan national, les grands projets et à un certain seuil, ces entreprises font concurrence à la France alors que c’est l’armée française qui les sécurise. Certaines parmi ces entreprises devraient être nationalisées, leur revenu devrait revenir aux français et ce revenu devrait permettre de mettre en place les aides et la coopération.

On parle aujourd’hui d’aide au développement avec des pays dont les sols sont plus riches que ceux de l’Europe. C’est inapproprié. Nous devrions faire de la coopération et reconstituer nos réseaux tant en Europe jusqu’à la Russie, que le Moyen-Orient et l’Afrique. Coopération veut dire entente, collaboration sur des projets, amitié, connaissance des cultures, intérêt pour ces cultures là, valorisation par le cinéma, les expositions, les documentaires, les livres, mise en place de villas d’étude et de développement personnel. Parce que le développement ne peut être que personnel pour aboutir à une meilleure coopération.

Ce que je dénonce, c’est la façon dont les milliardaires ont privatisé l’état à leur propre avantage et au détriment des français qui eux payent les armées, payent les écoles, payent cette vie culturelle qui fait la richesse de la France, les maisons des jeunes, les clubs d’art, les ateliers d’artistes, les logements d’artistes, les salaires aux intermittents du spectacle, le chômage pour ceux entre deux jobs. Ces français là d’en bas sont montrés du doigt pour cacher ce qui s’y trouve en haut, des milliardaires qui veulent jouer le jeu dangereux de se prendre pour l’état, pour des dieux, pour les juges qui tranchent le cou de leurs opposants. Hors l’opposant aujourd’hui, ce ne sont plus le roi et les aristocrates. Les opposants aujourd’hui, c’est le peuple en souffrance qu’on assomme de taxes, de hausse des prix et d’une paupérisation de la vie jusque dans l’assiette. La lumière montre parfois un grand vide.

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