Quand les zones rurales s’appauvrissent, les pillards dépouillent les forêts

Tout cela peut s’appliquer à la France et la façon dont elle est gérée avec le nouveau code forestier instauré par Sarkozy en 2012. Le déclin est en marche. Ce qu’il faut voir et ce que le texte ne dit pas, c’est que la déforestation n’est pas un phénomène naturel. Elle est le résultat d’une prédation de certaines organisations sur les territoires et que faute de pouvoir se défendre, les territoires sont ravagés. Ce que le texte ne dit pas, c’est la nature de ces organisations et la manière dont elles exercent leur pouvoir. En revanche, ce que le texte montre, c’est qu’une population rurale dépendante de la forêt, donc des propriétaires, des exploitants, des scieries, des ateliers de transformation, des vendeurs, sont le gage de l’équilibre des forêts parce qu’une économie locale renforce le pouvoir de ces groupements d’individus dont l’intérêt commun est de préserver toutes leurs ressources.

Une forêt semi-naturelle gérée de manière traditionnelle offre une diversité de bois et de produits forestiers non ligneux capable de soutenir une économie rayonnante, c’est à dire qu’au delà des emplois liés à la forêt, on trouve les autres emplois liés aux personnes qui exploitent les forêts telles que comptables, médecins, commerces, paysans, médecine traditionnelle, gastronomie. Un petit village n’est pas qu’un lieu de vie. C’est aussi et avant tout un lieu de travail où l’usine, c’est le village tout entier, c’est la base de vie, les matières premières et son économie. Voler les matières premières, c’est tuer l’usine, autant de villages qui ferment faute de ressources.

La France est un pays leader au monde en matière de connaissance des forêts. La Marne, la Haute-Marne, la Bourgogne sont des pays de traditions où la sagesse a longtemps fait le beurre des zones rurales qui ont su préserver et exploiter leurs forêts. Ces mêmes forêts sont attaquées aujourd’hui par la finance, la ruse des chinois et la fraude d’un gouvernement qui s’est accoquiné aux pillards. Il faudra bien un jour que le public français comprenne que ce sont leurs retraites qui sont pillées, l’argent de leurs territoires, leurs ressources. Un jour, il faudra que le bon sens revienne, si ce n’est par le gouvernement, au moins par son peuple.