Coercion?

Depuis que je suis arrivée aux USA, il y a un mot qui revient souvent dans mon langage, ou du moins dans mes écrits, c’est le mot coercion. On ne peut pas vivre aux USA sans se poser de questions sur l’évolution de l’homme, les races, le féminisme, la sexualité, le rapport à l’argent, les systèmes monarchiques et oligarchiques, tout cela. Tout, au quotidien, est coercif mais d’une drôle de manière, c’est le rapport de force des politiques et la manière dont cela se répercute sur la vie des gens. Ce n’est pas le peuple qui élie ses dirigeants. Ce sont les dirigeants qui élisent leur peuple et on le voit tous les jours, presque partout. On le voit au travers les médias, dans les commerces, le système différencié des marques, les jardins, puis les quartiers, les rues, avec ou sans nids de poules. Il y a plusieurs pays et ce ne sont pas des états. Ce sont des strates dans lesquelles tout le monde n’achète pas la même viande, les mêmes légumes ou le même type de vêtements.

Autrefois dans une ville, il y avait des quartiers et tout était plus ou moins mêlé dans la ville. Je me souviens quand j’habitais Paris, le boucher, le boulanger, le marché, tout le monde faisait ses courses au même endroit. Certes, certains remplissaient leurs cadis plus que d’autres où achetaient certaines marques un peu plus cher, mais globalement, tout le monde se nourrissait et vivait un peu de la même façon. Je me souviens lorsqu’une marque discount est venue s’installer dans ma rue. On trouvait des yaourts, du beurre, du lait à moitié prix. Le marketing avait changé, les emballages avaient changé, les quantités aussi mais le goût des produits était presque pareil à celui des marques. Ici, aux USA, ce n’est même plus le même goût, ce ne sont plus les mêmes saveurs, il y a plusieurs mondes et parmi eux, les diasporas. Il y a un magasin Super King où j’avais l’habitude de faire mes courses mais à la caisse, c’est un peu la roulette Russe. Des produits en vrac venus de partout au monde et à la caisse, ce sont les prix également en vrac sans trop savoir ce qu’on achète.

La coercion au quotidien ne se fait pas par des règles imposées, mais par la façon dont on subit les strates et très souvent, j’ai l’impression de vivre dans un système totalitaire. Je me souviens à Kuala Lumpur être tombée nez à nez avec une Kalashnikov près du bâtiment UNO du premier ministre. Un ami travaillait là, et nous avions déjeuné dans la tour juste en face. En sortant du restaurant, un militaire s’était posé avec une arme pour barrer la route des civils. C’est une façon passive de faire coercion. Aux USA, il y a la police bien sût qui est armée jusqu’aux dents, qui appartient d’ordinaire aux municipalités. Il y a les sheriffs élus par le peuple, donc qui représentent une enseigne politique comme une seconde police dans la ville, et il y a le peuple, c’est à dire les civils. Je n’ai pas vu les USA avant les attentats du 11 septembre mais j’ai vu beaucoup de films hollywoodiens et j’ai l’impression de vivre aujourd’hui comme dans un vieux film, regard croisés, le whisky sur la table, avec le père pétard qu’à pas tiré depuis bien longtemps. On sent que sa virilité le tatillonne et qu’il suffirait d’un pet de sauterelle pour que tous se mettent à tirer en même temps.

La peur est un vieux mythe chez les hommes. L’un gonfle sa poitrine, l’autre s’est mis des talons. Au moins ils sont d’accord sur l’impression qu’ils veulent se donner. C’est là que finalement la zapette peut être utile. Moi, ce film-là me fatigue. Je vois bien que cela peut durer et durer encore et se répéter. On change les acteurs et c’est toujours le même film parce que finalement, l’Amérique ne change pas. Les démocrates qui prônent le désarmement sont des va-t-en guerre et les Républicains qui se prennent pour des cow boys sont des brutes. Il n’y a pas besoin de vilain dans ce schéma là si ce n’est pour le peuple Américain lui-même. En créant de fausses peurs à l’extérieur du pays, on entretient un mythe qui fait coercion. En bref, tous les Américains sont gentils parce que tous les autres sont méchants, comme une façon très réductrice de voir le monde, mais si l’Amérique voyait le monde en face, je ne suis pas sûre que les Américains se tolèreraient entre eux. Races, disparités sociales, disparités sociétales, sexuelles, économiques, familiales même, l’Amérique est décousue.

Cela fait bien longtemps que j’ai l’impression de vivre dans un pays d’esclaves, il suffit que je regarde autour de moi et cela fait quelque temps que j’ai l’impression que c’est ce qu’il essayent de faire de moi. Au début, je croyais que je n’avais pas eu de chance, qu’après avoir vécu la mafia politique avec la France il me fallait du temps pour m’adapter à la démocratie, mais en fait, il n’y a pas de démocratie et pour cause. L’Amérique est une République constitutionnelle sensée préserver les intérêts de chacun. La démocratie selon Aaron Russo n’est pas une démocratie et précisément pour préserver les intérêts de chacun. Hors, aux USA comme en France, la République constitutionnelle a été détournée de sa fonction par un système coercif qui est politique.

Ce que je vois de pire, je crois, c’est lorsque la religion s’en mêle. Venant de France, qui a fait sa révolution totale, comme une guerre totale contre la monarchie et l’église, à l’exception sans doute de la finance industrielle, j’avais une perception française de la religion. Aux USA, la finance est aux mains du religieux pour acheter le politique qui exerce coercion sur le peuple, dans les villes, par sa police, ses avocats, son système juridique et pour cause, les politiques ne sont rien d’autre que des “law makers”, c’est à dire des avocats. Ce sont eux qui dirigent le pays comme le clergé autrefois avait gouverné l’église. Cela, à mon avis, soulève beaucoup de questions lorsque les “law makers” se prennent pour des Dieux et cela, je le vois tous les jours, des gens qui se croient très supérieurs aux autres. Ils sont sous-instruits, sous-informés et sous-éduqués face au monde, mais ils veulent exercer sur les autres leurs “pouvoirs” et si le politique ne suffit pas, alors il y a la religion, et si la religion ne suffit pas, alors il y a les pressions économiques, et si cela ne suffit pas, alors il y a les humiliations de toutes sortes, et si cela ne suffit pas, alors il y a le conditionnement de la civilité, le déni de droits humains, la sacro sainte “immigration”. Ah, si l’immigration n’existait pas!!!! C’est un système pyramidal à l’image de la pyramide sur le dollars Américains et la question pourrait être de savoir si c’est un système qui marche?

Ma théorie à moi est de dire que c’est un système qui ne marche pas, d’où les différentes guerres du XIXème aux XXIème siècle et j’ai tout l’impression que les Américains sont comme des enfants terribles, on sait que cela ne peut pas se terminer bien, eux-mêmes le savent, eux-mêmes le disent, eux-mêmes sont en train d’en prendre conscience. Personnellement, la plus grande déception de ma vie a été la France donc l’Amérique ne peut pas vraiment me décevoir en cela, mais je suis inquiète des relations entre la France et les Etats-Unis qui ont conduit à la montée d’une oligarchie du luxe et de l’armement en France. On l’a vu avec Chirac, l’effet inverse de l’Amérique n’est pas l’inverse de l’Amérique et je pense qu’il faut chercher à savoir pourquoi. J’ai ma petite idée sur la question, sur le rôle des energies notamment. Il suffit de voir le fiasco des EPR d’EDF en Angleterre pour bien voir que c’est une manoeuvre de déstabilisation économique de la France pour appauvrir les français et les rendre esclaves du système. C’est la domination énergétique qui a permis aux USA et à la Russie de faire étaux sur l’Europe, mais je pense que l’Europe est toujours dans un étaux de manière consensuelle et à cause des religions. Le problème, c’est que la laïcité créée un vide et la nature a horreur du vide donc l’Islam arrive à s’implanter dans les zones de vide par manque d’options alternatives, et la République n’est même plus une option.

En regardant la vidéo sur les Mormons je me disais, hormis le sectarisme et l’infantilisme spirituel, le niveau d’organisation pourrait presque être une république idéale, et la réflexion que je me suis faite, “c’est normal, ils n’ont pas d’armée“. Ils ont fait le choix de ne pas avoir d’armée mais d’investir plutôt dans la “paix” (ou en tous les cas l’illusion de paix). C’est ce que j’aurais voulu pour la France. J’aurais voulu que l’éducation et l’apprentissage de valeurs morales, intellectuelles et sociales cimentent ce peuple. La mafia de l’oligarchie, malheureusement, comme beaucoup de mafias, a fait tout l’inverse.

Comme beaucoup de mafias, mais pas toutes les mafias peut-être (???). Je me souviens lorsque j’habitais à Las Vegas, le niveau social était très élevé, la sécurité maximum, et le niveau de vie, même culturel, plutôt intéressant. Pourtant, Las Vegas, c’est la mafia dans presque toutes les strates de la ville avec le FBI qui leur courre après, c’est à dire que la représentation de l’état est intacte. J’avais à Las Vegas un niveau de vie très supérieur à celui que j’ai à Los Angeles et surtout, surtout, je n’ai jamais été ennuyée par la police. Ici à Los Angeles, je suis devenue hors la loi et ça, c’est pas moi. Ce ne sont pas les valeurs auxquelles je crois, tous mes amis, tous les gens qui me connaissent en France disaient que j’avais un don pour être flic, c’est pas pour jouer les bandits à Hollywood. Cette ville diabolise les femmes, les étrangers et surtout s’ils sont demandeurs d’asile. C’est comme si j’avais commis un crime alors que j’ai tout perdu dans tout cela, ma maison, ma voiture, mes livres, mes meubles, tout. Ca a été un tsunami et je me vois aujourd’hui dans le rôle du bandit parce que d’autres voudraient jouer aux cow-boys. Et bien vous savez quoi, au revoir. Je ne serai pas l’otage de votre folie et de votre égoïsme, car au fond, c’est de cela dont il s’agit, de l’égoïsme par des gens qui ont tout et qui n’en ont toujours pas assez.

Je vais arrêter de bloguer, de toute façon cela ne sert à rien. Je vais juste terminer un post que j’ai commencé puis j’arrête. Vous trouverez d’autres inspirations et surtout, moi j’ai écrit mon histoire, ceux qui me lisent peuvent toujours faire leur bilan comme on fait un tableau de chasse, mais le silence et l’odeur du whisky ne vont jamais bien ensemble. Vous allez pouvoir vous regarder, voir ce que vous êtes. Et surtout, regardez bien.

Print Friendly, PDF & Email