Deux sources, deux histoires

Je lisais ce matin dans un article du HuffPost que les Russes auraient proposé la neutralité de l’Ukraine et l’Ukraine aurait dit niet. Ce soir, je lis un autre article sur Tass qui dit que l’Ukraine aurait demandé la neutralité et que la Russie aurait dit niet. Qui croire?

“The preservation and development of Ukraine’s neutral status, a demilitarization of Ukraine, a whole range of issues related to the size of the Ukrainian armed forces are being discussed,” he said. “Ukraine is proposing the Austrian, Swedish versions of a neutral demilitarized state, which is a state that has an army and a navy.

“All these issues are being discussed at the level of the leadership of the Russian and Ukrainian defense ministries,” Medinsky went on to say.

The negotiator said Ukraine holds neutrality at the moment. Neutrality is enshrined in Ukraine’s Declaration of Sovereignty and was the condition under which Ukraine seceded from the Soviet Union, he said.

“Certainly, the key issue for us is the status of Crimea and Donbass and some humanitarian issues including de-Nazification, the rights of Russian-speaking people and the status of the Russian language and so on,” Medinsky said.

Source: https://tass.com/world/1422875

Et bien je crois qu’il faut croire un peu les deux, car les deux sont maintenant d’accord sur un statut de neutralité, mais la Russie veut le désarmement complet de l’Ukraine tandis que l’Ukraine veut garder une armée. Le même jour, alors que les pour parlés avancent, le Président Zelinsky s’adresse en polo vert devant le congrès américain, pas rasé avec une croix de Malte sur la poitrine. Applaudi, le congrès signe l’envoi de 800 millions de dollars d’armement à l’Ukraine en plus des 200 millions de dollars déjà accordés.

Je pense que d’ici quelques jours, il faudra s’attendre à une surrenchère Européenne, parce que la vrai course est là. Qui aura la plus grosse dette à servir sur un plateau. Américains et Européens ont annoncé que tout cela n’était bien entendu pas gratuit, et tant qu’il y aura de la dette en jeu, l’existance ou pas d’une vrai armée Ukrainienne sera la question, parce qu’ici se pausent des enjeux de sécurité intérieure pour l’Europe.

Avec des Américains qui envoient de l’armement et des Ukrainiens à qui les Russes veulent supprimer l’armée, les Européens n’auront pas d’autre de choix que de faire en sorte que la guerre dure en Ukraine pour être contenue en Ukraine et tenter de contrôler le flux éventuel de milices par delà les frontières de l’Ukraine. Les risques que cette guerre se poursuive dans le terrorisme sur le territoire Européen est à mon avis plus que probable, parce que le gouvernement Ukrainien est incapable de gérer la situation. Qui plus est, il est poussé par le complexe anglo-saxon.

Je pense que le vrai enjeu pour l’Europe va consister à se poser la question de garder ou pas Zelinsky au pouvoir mais comme Zelinsky est un homme aux mains des démocrates américains, les risques de dérapage entre l’Europe et les USA sont réels. Les risques que cette guerre devienne nucléaire sont réels aussi, tel expliqué minute 49:45 de la vidéo suivante.

Je pense que le gouvernement Ukrainien n’a jamais eu toute sa raison et qu’en matière d’incompétence, ils en ont fait la démonstration. Minute 21.25 de la vidéo suivante, on voit au combien cette guerre aurait dû être évitée.

Il est bien dommage que la France soit gouvernée par Macron et qu’il y ait dans son gouvernement des personnes comme Bruno Lemaire, à moins que le coup d’éclat de Lemaire ne soit pas dans le premier acte, mais dans le deuxième acte, la rétractation. Quoi qu’il en soit, je pense que la France dispose dans ce contexte d’une opportunité formidable de se poser dans la négociation et c’est là que je crains le pire, car l’industrie française aujourd’hui, c’est pratiquement exclusivement le complexe militaro-industriel. Hors, que font-ils? Ils vendent des armes. Qui plus est, la France va vite être en compétition avec l’Allemagne et pour avoir vu les deux en compétition à Aceh, je pense que Macron devrait venir avec des idées non pas pour militariser, mais pour faciliter la neutralité avec un système de coopération économique au niveau européen. La prochaine présidentielle de la France va se situer dans la capacité de gérer la crise Ukrainienne, car parlons vrai, toute l’économie mondiale est en jeu.

Lorsque l’on parle du nazisme Ukrainien et de la “démilitarisation” de l’Ukraine, je pense qu’il ne faut pas négliger le fait que la militarisation est ici très ancienne et nouée à des aspects psychologiques importants, rôle de prestige, démonstration de force et sans doute pour les femmes Ukrainiennes, une façon de mettre de côté certaines tensions sociales. Tant que les hommes sont occupés à s’entraîner au maniement des armes, il ne courent pas les jupons, ils ne s’ennuient pas à la maison, il ne perdent pas la face vis-à-vis de leurs enfants. La militarisation est un phénomène qui a des origines et des raisons psychologiques.

Parler aujourd’hui de désarmement est une erreur, mais parler de réarmement est une erreur aussi. Je pense qu’il faut trouver une solution alternative et peut-être au travers des légions étrangères. Pourquoi pas une légion européenne où les hommes Ukrainiens sont désarmés dans le sens qu’ils n’ont plus de milice, mais où les hommes continuent de s’entraîner avec les armées étrangères qui elles s’engagent à protéger l’Ukraine. Les légions, comme toute armées, formerait les hommes à la retenue, à la paix. Les hommes recevraient une éducation militaire et seraient dénazifiés par cette éducation. Les armes n’appartiendraient plus à l’Ukraine mais aux pays partenaires et en contre partie de sa protection militaire européenne, non pas de l’OTAN, encore une fois je le dis Européenne, l’Ukraine s’engagerait dans un programme de paix qui à mon avis, devrait devenir une mission de l’ONU.

Il n’y a pas de véritable organe de l’ONU pour la paix. Il faudrait en créer un pour forcer tous les pays acteurs et responsables de cette guerre. Les Etats-Unis et les pays du Commonwealth doivent être mis face à leurs responsabilités mais je ne pense pas pour autant qu’il puissent participer au processus de paix visant à militariser les milices. Militariser ne veut pas dire armer, mais former avant tout. Je ne vois pas comment des pays comme les USA et plus globalement les anglo-saxons, extérieurs au territoire Européen, qui ont conduits à cette guerre par la nazification peuvent aujourd’hui prétendre oeuvrer à quoi que ce soit de pacifique. Néanmoins, les écarter totalement serait une erreur. Il faut leur donner un rôle participatif comme celui de témoin. Puisqu’ils veulent “dénoncer” quelque chose, qu’ils regardent ce que l’Europe et la Russie peuvent faire ensemble.

Les démocrates américains ont démontré comment ils usurpaient le pouvoir pour détourner la démocratie de ses vraies fonctions. Jeux d’influence, corruption en open pour inspirer le doute dans l’esprit des électeurs, puis avec un très court électorat, vote massif par les personnes qui ont été approchées et corrompues au système. Ils jouent sur l’affect et la bonne volonté des gens qui naïvement se soumettent au vote et qui laissent le pouvoir libre d’agir. Très étrangement, les organisations chargées de “démocratiser” proposent de faire eux-mêmes le ménage dans l’information mais aucun ne propose d’outils à l’équilibrage des pouvoirs. En France, on a vu comment le pouvoir des maires avait été diminué, détruit et remplacé par les communautés de communes. Les cas similaires de privation de pouvoir sont nombreux.

En conclusion, une seule version de la guerre ne fait pas une guerre, pas même une victoire, car la vrai victoire sur l’opinion public, c’est celle des historiens. Hors les gens scotchés à leur journal ou sur Tik Tok pour regarder la guerre auront oublié sitôt la guerre terminée. Ceux qui resteront seront les historiens, les chefs d’entreprise, les personnes qui cherchent de l’information vraie, le type d’information qui leur permette d’évaluer les risques, les tensions et les perspectives. Hors, la propagande va à l’inverse de cela pour livrer des cacahuètes comme au cinéma. Cette guerre tue plus par ceux qui la regardent que ceux qui la font, parce que c’est ça la propagande, plus de morts.

Print Friendly, PDF & Email