Logements pour les personnes à mobilité réduite

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Un thème auquel je suis très sensible et pour lequel j’ai toujours “milité” depuis l’école d’architecture, c’est la question du handicap et notamment comment faire oublier le handicap aux personnes qui en sont victimes. Comment ouvrir les musées, les galeries d’art, les administrations, les rues, comment être invité chez des amis, avoir une vie sociale, aller au cinéma et se sentir non pas privilégié, mais comme les autres. Le sentiment de handicap est vécu non seulement par les personnes en fauteuil roulant, mais aussi les aveugles, les sourds, les autistes, les handicapés mentaux, les personnes victimes d’accident qui peuvent avoir des handicaps temporaires, les personnes âgées, mais aussi, et il ne faut pas les oublier, les amis, les familles et les soignants. J’ai toujours considéré que le rôle des architectes était d’arriver à faire oublier les stigmates et donc d’être formés pour cela.

A l’école, nous n’étions qu’un tout petit groupe spécialisé sur le handicap, une poignée d’étudiants à avoir étudié l’autisme, l’ambliopie, la surdité, la situation de mobilité réduite ou la cécité. Plus tard, lorsque j’ai commencé à travailler en agence, j’ai modifié des maisons pour l’acceuil des personnes en fauteuil. Plus tard, j’ai dessiné des maisons pour permettre aux retraités de rester le plus longtemps possible chez eux.

Autant le dire, adapter des logements ou construire des logements sont des démarches volontaires et cela ne devrait pas être le cas. Pour ma part, je pense que 100% des logements neufs construits devraient permettre l’adaptation à moindre frais, c’est à dire que dès le départ, les portes doivent permettre le passage d’un fauteuil, les sanitaires doivent permettre l’acceuil d’un fauteuil et faute d’équipement fixes, tout du moins d’équipements mobiles ou temporaires. Les balcons doivent pouvoir être équipés pour devenir accessibles, les volets, rideaux, cuisines, placards doivent pouvoir être facilement adaptables et l’état devrait au moins avoir cette mission de rendre tout le processus d’adaptation possible, c’est à dire que n’importe quel cabinet d’architecte puisse appeler une plate-forme de conseil et n’importe quel maire devrait pouvoir s’y référer.

Aux USA, les grandes surfaces fournissent des fauteuils motorisés pour les courses et dans les rues, les personnes handicapées peuvent circuler en fauteuil électrique. L’urbanisme doit être adapté à tous et toutes les personnes, quel que soit le handicap. Dans les logements, c’est pareil. Au cinéma, c’est pareil. A l’opéra, c’est pareil. Il y a quelques années, un documentaire intitulé “dans la peau d’un handicapé” m’avait marqué parce qu’il y était dit que les personnes en fauteuil roulant ne voulaient pas d’une place vide au cinéma pour garer leur fauteuil. Ce qu’elle veulent, c’est pouvoir quitter leur fauteuil pour un fauteuil de cinéma. En fait, cela m’a fait prendre conscience que l’architecture avait créé des stigmates en voulant rendre les espaces accessibles et je pense qu’outre l’accessibilité, il faut travailler sur les stigmates, à commencer par la gestion du temps. Comment avoir une vie normale malgré tous les obstacles. En y regardant bien, on se rend compte que cette question là va bien au-delà du handicap.

Je le martèle depuis quelques années et il n’y a aucune raison pour que j’arrête. Il faut créer un label ISO 26000 pour la responsabilité sociétale des architectes, des maîtres d’ouvrages et des collectivités. Il faut les inciter à reconnaître la responsabilité sociétale dans les projets d’architecture et le handicap en est une parmi beaucoup d’autres. Je vous renvois à mon site Religious Map pour en savoir plus. L’architecture a une mission, et moi je rêve d’un label ISO 26000 mondial, où tous les pays puissent reconnaître la mission universelle de l’architecture. Je l’ai déjà annoncé mais j’ai parfois l’impression que les gens ne comprennent pas bien ce que je dis, donc je le répète, si Marine Le Pen est élue, j’ouvrirai une école et cette école sera porteuse d’un label ISO 26000 pour la responsabilité sociétale des projets d’architecture.

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