Le catholicisme est une science

Je jardinais dehors et comme à chaque fois que je jardine dehors, mes voisins viennent me voir. Moi qui ne suis pas bavarde, autant dire que ça m’agace, et donc, je ne mâche pas mes mots. Une voisine, noire américaine, est arrivée avec son petit chien après un long holà voir si le terrain est mou. Et oui, il y a des jours comme ça, je préfère prétendre que je suis sourde, mais là, il n’y avait pas moyen. Bref, elle me pose la question: “ma fille voudrait voyager en France vers le mois d’Octobre, pensez-vous, tu, you, que c’est la bonne période?”

Ah ben ça dépend. Ben oui ça dépend. Je me suis donc lancée à lui expliquer le contexte, élections, sixième république, Ukraine, tout ça c’est un peu dans le chaudron right now, donc il va falloir attendre pour une réponse. Bon, elle continue de discuter et entame le débat sur Jésus. Ah.

Comment dire, j’ai essayé de la décourager en lui disant que j’étais catholique, j’ai ensuite enchaîné avec une éloge de l’Islam en Afrique, qu’après tout les musulmans avaient su distribuer un livre accessible à tous. Oulala. Mais les musulmans sont des blablabla. C’est toujours la même histoire, et là, pan, je lui renvoie une réplique, “oui mais ils étaient chrétiens, c’est juste qu’ils continuent d’appliquer les anciennes, très très anciennes lois de l’empire romain”. A ce stade, je ne savais plus trop ce que je racontais, mais parfois, il n’y a rien à dire.

J’ai essayé de lui expliquer la terre, vous savez, l’univers, la place de l’homme sur terre… Bahbahbah…. C’est Jésus, Jésus, Jésus, il nous a tous créés. Je ne cacherais pas les pensées coupables que j’ai pu avoir à ce moment là, parce que ça jaillit dans ma tête comme des flashs. Ben oui, l’esclavage et la place de Jésus après ça. Et elle cherchait en même temps à justifier les américains en Europe, que Jésus c’est tout, et que Jésus c’est tout.

J’étais exténuée, j’ai répondu qu’il valait mieux ne plus parler de religion parce qu’on arriverais pas à tomber d’accord, et là elle me lance un truc du genre qu’il faut savoir où on va quand on meure. La belle histoire, tu sais madame, ça ne m’impressionne pas. Il y en a qui ferais mieux de se poser la question de savoir comment ils peuvent vivre en attendant Jésus, parce que ça risque d’être le prochain tramway. Bref, pour finir, je lui ai demandé où était le programme social de Biden. Hein? What? What do you mean? Ben oui, le programme social, les maisons, les salaires, le travail, la qualité de vie, la santé, le pouvoir d’achat, l’école, l’éducation, les diplômes, la sécurité, tout ça.

Ben y’en a pas m’a-t-elle dit, mais que c’est normal parce que l’ami de Biden est du KKK. Ah ben là, là, là, quoi, tout est dit, d’autant ils ont quand même voté pour lui. Je ne sais pas qui il faut blâmer pour ça, ceux qui mentent ou ceux qui les croient avec tellement de persuasion, mais une chose est sûre, ça marche, ils pourraient même venir vendre leurs pistolets. Ces gens-là sont prêts à tuer pour leur Jésus.

Bref, en parlant avec elle, je me suis faite cette réflexion au sujet du Pape François, que le Christianisme est en déclin, non pas parce qu’il y a moins de croyants, mais parce que ce qu’ils disent devient idiot et c’est une évolution que j’ai observée depuis l’essor de l’oecuménisme politique, cette façon de raconter Jésus typiquement américaine, cette façon de vouloir convaincre comme font les témoins de Jehovah, cette façon de faire pression et de harceler.

Cette façon de faire de la religion, je l’ai vue ailleurs dans le monde, principalement les pays colonisés et majoritairement protestants. Ici, à Los Angeles, je vois cette forme de catholicisme très superstitieuse et puérile, rien à voir avec le catholicisme de mon enfance. Hors, quand j’entends Macron parler de la France de l’enfance, ça me donne envie de lui foutre des coups de pieds dans le cul, parce que moi, je n’aime pas ce qu’il fait.

Ma mère est catholique. Des fois, j’ai envie de pleurer. C’est ce qu’on appelle une grenouille de bénitier. Elle visite les personnes âgées, elle cherche à se rendre utile et elle va vers sa communauté, mais elle se plie à des histoires qui ne tiennent pas debout où au final, elle devient, comment dire…? Je ne sais même pas comment décrire ce que je resents.

Je reproche au catholicisme modernes de vouloir tout centrer sur l’homme et cela m’outre d’autant plus que le pape a choisi de s’appeler François, comme Saint François d’Asise. Pour moi, Saint François d’Asise est cette figure que j’avais dans mon grenier et à qui je priais lorsque j’étais petite. Je l’aimais bien à cause des animaux. J’ai toujours eu des animaux autour de moi.

Dans ma théorie des races, je considère que tous les humains sont un croisement entre l’homme et le singe, c’est à dire qu’un individu souche humain s’est accouplé avec des individus variés qui étaient singes. Hors, dans cette théorie, je pense que la part de l’homme est la plus sombre, la plus violente, sournoise et assassine, tandis que la part du singe est la plus douce, la plus sociable et tolérante. Les singes ont des couleurs et les couleurs sont héritées du singe tandis que la part du gêne humain était peut-être à peau claire, massive et agressive. Cette squeletture s’est affinée avec le croisements des races de tous ces singes accoutumées à leur environnement.

La part de l’animal est pour moi la plus noble parce qu’elle fait appel à l’instinct, mais aussi la modération et un sens de la justice que la plupart des hommes ont perdu. Certes le monde sauvage peut paraître cruel, mais je pense qu’il est moins cruel que la criminalité des humains qui tuent par vice ou par plaisir. Les hommes ont toutes sortes de vices que les animaux n’ont pas, à commencer par la sexualité, et dans le monde animal, il y a une hiérarchie modérée tandis que le monde de l’homme est exagéré.

Tout cela pour dire que la religion Chrétienne signifie pour moi une science. C’est le rapport de la vie à la lumière, ce qui fait naître les plantes, grandir l’esprit et donner une ramification à la vie. L’intelligence nous donne la notion de temps et c’est cette notion de temps qui est à mon avis fondatrice de croyances. Ce qui me rapproche de la religion, c’est la symbiose des éléments, lorsque tout se pose avec évidence, la géométrie avec les mots et c’est ce que je retrouve dans l’architecture de la cathédrale de Chartres. Une symbiose. C’est ce que je recherche aussi mais je vois bien comment cette idée là de symbiose est attaquée.

Ces gens, comme ma voisine, ont une histoire et je peux comprendre que cette histoire ait pu forger avec le temps une idéologie très particulière, mais ce qui est dangereux, c’est comment cette idéologie est instrumentalisée par des gens qui eux, ont un autre niveau de connaissance. En même temps que j’écrits cela, je me rends compte que non, peut-être qu’ils ne le savent pas. Des gens comme Boris Johnson, Trump, Biden ou Prince Harry sont forcément ignorants. Qu’attendre de gens comme eux, vraiment? En même temps, comment peuvent-ils ne pas savoir si ce n’est par déni de leur part? Est-ce qu’ils seraient moins intelligent? Est-ce qu’ils ont fait le rejet de tout? Pourquoi sont-ils comme ça?

Les américains sont le peuple le plus difficile que j’ai rencontré. Des gens obtus, bornés, tellement désireux d’être supérieurs qu’ils ne discutent pas, ils imposent. Personnellement, cela ne m’affecte pas plus que ça parce que j’ai un résonnement peut-être inverse du leur. Moi je pense que nous vivons ce que certains appellent “le jugement dernier” et que c’est le monde qui est jugé, ses politiques, ses rois, ses gouvernements, ses peuples. Qu’ils révèlent leur niveau de pensée est plutôt intéressant. Au moins je me serais faite un avis par moi-même. Le monde aussi, d’ailleurs.

Bref.

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