10 devoirs et 5 droits

En écoutant la vidéo de Christophe Deloire sur Thinkerview, j’ai décidé d’adhérer à Reporter Sans Frontières. Non pas que j’ai les qualités requises d’un grand reporter, mais j’avais envie de professionnaliser ma démarche en qualité de bloggeuse, ce que j’ai commencé avec le covid. J’ai pris des cours de photo, je me suis équipée, modestement certes, mais en suivant les cours sur Domestika, j’ai appris à raconter une histoire avec peu de moyens.

Quand j’ai commencé ce blog en Octobre dernier, j’avais l’intension de dessiner, mais j’avoue que le dessin me fait peur, j’ai peur de la manière dont les gens peuvent interpréter au premier degrés ce que je dessine. Je me suis donc abstenue jusqu’à présent, mais en développant France Rurale, j’ai commencé à structurer une série de cours, notamment sur l’ethnographie. Je ne suis sans doute pas grand reporter, je pense que je suis trop “naïve” et “sécuritaire” pour aller sur certains terrains, mais j’ai tout de même une capacité d’analyse que je souhaite développer.

De la même manière que j’ai commencé à blogger, je vais commencer à structurer mes cours pour faire classe en ligne. Jacques Dumarçay disait en 1995 que j’étais la seule spécialiste de terrain avec une expérience singulière d’ethnographe dont il voulait que je parle. A l’ambassade de France de Jakarta, on m’avait donné la pompeuse qualification d’ethnographe et à la limite, c’est ce qui me définit le mieux. Ben voilà, j’aurais mis le temps, mais comme j’ai mis le temps à raconter ma vie. Je pense que je vais reprendre le dessin et précisément pour faire du journalisme.

En 2018, j’ai conduit une analyse de la bibliothèque Vasconcellos à la demande d’un ingénieur chinois d’Australie. Il était étudiant et ne savait pas par où commencer. Je veux m’inspirer de ce travail, lui-même inspiré de “Elements of Modern Architecture“. J’avais trouvé la démarche très intéressante de dessiner sur plusieurs niveaux de lecture à la manière des anciennes aquarelles d’architecture, mais au lieu d’une polychromie, simplifier au maximum avec seulement deux camaïeux de couleurs. Au travers des schémas simples, le dessin représente des idées qui parviennent à connecter des concepts parfois éloignés dans le propos, mais je pense que je vais me servir de cette technique de schématisation pour faire de l’art, c’est à dire représenter ET interpréter.

Je ne pense pas que mon blog Ptitebitd s’inscrive dans une ligne éditoriale journalistique. Ce blog est beaucoup trop personnel pour suivre aucune ligne éditoriale, mais j’ai d’autres sites, comme France Rurale et Religious Map qui eux le pourraient. En tout cas, il faut bien commencer par quelque chose, tel que la Charte de Munich.

Je n’ai jamais été bonne en français, et c’est d’ailleurs une réflexion que je me suis faite en écoutant Christophe Deloire, parce que j’ai souvent des difficultés avec les gens qui eux, sont plutôt littéraires. J’ai eu 6 à l’écrit de français au bac et 12 à l’oral. C’est la philosophie qui m’a sauvée, et sans doute parce que je suis plutôt meilleure en maths, pas extra, mais la géométrie est un domaine qui m’a toujours passionnée. La géométrie est purement logique, c’est de la physique appliquée, tandis que la littérature est plus… comment dire… fictive.

Je me faisais cette réflexion là hier soir en m’endormant que la plupart des politiques américains sont des lawmakers, donc plutôt des littéraires et qu’ils n’ont aucun sens pratique, ils ne sont pas pragmatiques. Comment peuvent-ils être démocrates sans incorporer cette autre phase de la pensée qu’est la logique? Je ne parle pas d’intelligence, mais de logique. Quand je parle de logique et de géométrie, j’ai très souvent l’impression que les gens ne me comprennent pas. J’ai donc décidé de créer un cours de géométrie sur France Rurale. La géométrie découle du sens pratique des paysans. Je l’ai mise dans la catégorie de cours sur le langage parce que je pense qu’elle sert aussi à communiquer. Hors, la plupart des adultes perdent ce langage en grandissant alors que les enfants l’ont naturellement. Une fois que j’aurais fini de développer mon cours, je pense que j’aimerais conduire une recherche pour analyser comment ce langage évoluerait s’il était développé chez les tous petits.

Je pense que les religieux ont toujours cherché à développer les sphères de l’intelligence qui permettent de comprendre l’harmonie, l’équilibre des choses, les relations de l’homme à son environnement et à la société. Je pense que les religieux se sont beaucoup servis de la géométrie pour cela, hors les connaissances se perdent. Les maths et la géométrie deviennent des sciences théoriques relevant plus de la sorcellerie où l’enfant devrait apprendre des formules. Hors si la géométrie peut s’expliquer avec des formules, elle ne se fait pas comme ça.

C’est un peu comme cuisiner. On peut suivre des recettes de cuisine, mais un grand chef sait créer, combiner les ingrédients pour créer des saveurs en harmonie avec les couleurs et la mise en place. La géométrie est pareil. Il y a les recettes de cuisine qu’on apprend à l’école, et puis il y a la création. Mon postulat est de dire qu’un enfant qui apprend à créer sera toujours curieux d’aller chercher les recettes de cuisine, parce qu’il voudra s’améliorer, et il le voudra parce qu’il aura trouvé une passion, parce qu’on aura su lui communiquer une passion. Hors l’école aujourd’hui ne laisse pas de place à la passion et les parents ne savent pas non plus comment créer cette passion. L’abrutissement produit souvent l’effet inverse à celui voulu d’éduquer hors l’école aujourd’hui sait qu’elle peut être ludique, de nombreux exemples d’écoles sont développées sur ce principe d’apprendre en s’amusant.

Pour développer un peu ce thème j’ai prévu de développer un cours sur le travail des enfants, pour aider les adultes dans cette démarche à faire participer les enfants au travail. L’objet de ce cours sera de développer des fiches thématiques comme des recettes de cuisine pour grand-parents, oncles et tantes, nounous et parents, mais au lieu de cuisine, il y aura aussi des maths, des sciences et des activités pratiques. Un exemple, comment dessiner un poncho large sans compas à partir de feuilles A4, toutes sortes d’exercices de ce genre pour montrer que l’apprentissage scolaire permet de se débrouiller dans la vie.

J’ai pas encore trouvé la bonne formule pour ne plus faire de fautes d’orthographe, mais le problème s’est résolu tout seul avec mon ordi. Pourtant, je devrais faire un cours sur “comment écrire quand on est un cancre”, parce que l’analphébétisation est un phénomène bien réel et dramatique. Comment éveiller l’esprit. Comment s’éveiller l’esprit tout seul quand on est un enfant. Je pense que beaucoup d’enfants font face à la solitude et la société ne résous plus ça.

La charte de Munich évoque de nombreuses thématiques à caractère social dans les 10 devoirs et 5 droits. Je pense que la société et notamment les enfants, doivent y être préparés.

10 DEVOIRS

  1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
  2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
  3. Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.
  4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
  5. S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
  6. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
  7. Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.
  8. S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
  9. Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
  10. Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.

5 DROITS

  1. Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception en vertu de motifs clairement exprimés.
  2. Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu’elle est déterminée par écrit dans son contrat d’engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.
  3. Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience.
  4. L’équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journaliste.
  5. En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

Ca fait rêver. On m’aurait dit ça quand j’étais enfant, j’aurais persévéré pour devenir journaliste. Mon premier salaire, je l’ai dépensé en achetant mon premier appareil photo reflex à 13 ans, mais le coût du développement m’a ensuite arrêtée net. Le numérique a été une révolution. J’ai maintenant deux Pentax K10D et deux Canon HG10. De vieux modèles mais que j’ai tous deux bien en main et surtout, que j’ai plaisir à développer. Le K10D est difficile, parfois même ingrat au premier abord, mais dans Lightroom, je m’amuse. Je vais essayer de poster plus de photos maintenant que je me suis faite un programme à peu près réaliste.

Certaines personnes disent que j’ai trop de projets, mais c’est ma façon à moi d’order les choses. Toute petite, on m’appelait la tortue. j’avance lentement, mais j’avance. Avoir plusieurs projets me permet de définir mes objectifs, de classifier puis parfois de faire des synthèses, ou d’aboutir. J’ai toujours fonctionné comme ça, et je n’ai pas envie de changer. Donc on verra au final quels succès j’aurai obtenus, mais il ne faut pas se fier à la lenteur des tortues. Elles avancent.

Une dernière vidéo avec ce mot de la fin, “nous sommes tous des journalistes”.

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