Mon interprétation

La nuit dernière, j’ai fait un cauchemar qui m’a réveillée. Une femme américaine me dictait une adresse email, et elle le disait vite, n’articulait pas, sa voix était autoritaire et brutale, elle me parlait comme si j’étais une imbécile alors qu’elle n’était pas audible et je lui demandais de répéter. Au bout d’un moment, une voix s’est élevée et a dit “cela suffit, je l’enlève de là“, comme un père qui aurait décidé de m’enlever de cette école.

La voix de cette femme, c’est celle que j’entends parfois au téléphone, vous appelez un service, ils ne répondent pas, et ils laissent une adresse email improbable avec un slash et un under score, des point partout ce qui fait qu’au bout d’un moment, vous êtes perdu, devez rappeler pour avoir le même message et comme ça 5 ou six fois parce que la personne parle vite, n’articule pas et que la bande audio est mediocre. Ce cauchemar éveillé, je l’ai vécu et j’ai le sentiment qu’avec le covid-19, c’est devenu pire, comme une manière de ne plus répondre du tout au téléphone.

Suite à ce cauchemar, je me suis rendormie, et j’ai fait un autre cauchemar. Cette fois, je me suis réveillée avec cette image dans ma tête du forgeron qui était devenu fou. Le forgeron, c’était l’Amérique et la pièce à forger, c’était l’Europe. A force de taper dessus comme une bête, l’Américain est devenu bête. A force de se faire taper dessus, l’Europe est devenue une autre Europe et comme j’écris beaucoup sur l’architecture des systèmes coercitifs, je me suis dit qu’il fallait que j’écrive cela, parce qu’hier, je me suis endormie avec un autre cauchemar que je n’arrivais pas à m’ôter de la tête. Je me suis endormie, je me suis réveillée, il a fallu que je prenne de l’huile de CBD pour pouvoir me rendormir. Ce que j’avais dans la tête, c’est l’histoire de la deuxième guerre mondiale.

Cette histoire, elle est dans ma famille et j’ai grandi avec. J’ai vu ma mère pleurer. J’ai vu ma grand-mère souffrir. J’ai moi-même souffert de tout cela, alors entendre des Américains me parler d’une guerre qu’ils n’ont vu qu’en film, venir et revenir sur une histoire qu’ils n’ont pas vécue, faire ce travail acharné et politique de la mémoire tandis que d’autres essayent le travail de l’oubli, cela ramène à des différence irréconciliables. Cette brutalité Américaine passe mal. Nous, on n’a pas fait de film avec cette histoire parce qu’on a voulu oublier, on a voulu remplacer les larmes par le rire, repartir à nouveau, être indépendants et forts. Pour être forts, il fallait qu’on oublie des choses que certains politiques voudraient ramener aujourd’hui à leur façon. Alors je vais donner mon interprétation des choses et peut-être qu’un jour, j’en ferai un film avant qu’on oublie ceux à l’arrière des fronts qui ont soufferts.

On nous raconte le front, la première guerre mondiale, les gueules cassées et puis la deuxième guerre mondiale éclaire. Les Américains aiment en rire. Les Anglais aiment à penser l’idée que les français ont été des traitres. Les français eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils ont été, mais après la guerre, ils se sont tous dits résistants. Il y a peu d’images de tout cela et en fait, c’était compliqué. Les couleurs de l’assemblée nationale française étaient compliquées. Et pourtant, elles résument toute l’histoire jusqu’à l’émergeance des mafias aujourd’hui, celles politiques qui gangrènent la France. Depuis le temps que je cherche à comprendre cette histoire, je me heurte bien sûre au discours général parce qu’il est travaillé ce discours général, il est arrangé, parfois pour dissimuler le passé, parfois pour ne pas compromettre l’avenir, parfois pour tenter la paix malgré tout, coûte que tout, et c’est peu dire.

Je pense que mon interprétation de l’histoire en vaut bien d’autres alors je vais la raconter, parce que d’ici, à Hollywood, je vois les erreurs du passé revenir, se reproduire, en pire. Pour moi, la première guerre mondiale commence avec la révolution américaine, la France apportant son secours aux américains pour se séparer du fardeaux britannique, une monarchie devenue lourde à porter parce qu’elle traitait les colons américains en esclaves. La France s’est endettée durant cette croisade et il n’est pas bien clair si elle s’est endettée pour avoir envoyé des bateaux et des armes ou si elle s’est endettée pour être devenue la cible des financiers. Tout ce que l’on sait, c’est que la révolution a eu lieu en France et que l’explication pour éliminer le roi aurait été la dette.

On parle souvent de la révolution des lumières et les lumières, c’est Spinoza, une interprétation de la religion très différente de ce qu’elle était en Europe. Ce mouvement de pensée est arrivé en même temps que la révolution industrielle et celle-ci s’est accélérée lorsque les bourgeois se sont émancipés du joug et du fardeaux religieux. Les juifs qui avaient existé avec les monarchies ont continué d’exister avec la révolution industrielle et certains d’entre eux ont su faire fructifier leurs gains.

La France a marqué l’Europe en tuant son roi et en le détrônant avec un empereur. Napoléon a voulu conquérir l’Europe comme Charlemagne avant lui en portant ce que les lumières appelaient la liberté. Il s’est arrêté en Russie, mais c’est le Marxisme qui a continué la route en détrônant le cousin du roi d’Angleterre, car l’Europe du Nord, c’est cela, des monarchies consanguines de l’Angletterre jusqu’en Russie. On continue de vivre aujourd’hui des guerres froides à cause de cette revanche monarchiste sur les peuples.

L’Europe du Sud, c’est Ravenne, Theodora apportant le Graal et Julianus apportant son armée. Tout deux offrent le sang et le pain qui passe derrière le rideau et que l’église redistribue au peuple. Le prêtre bois le vin parce qu’il est le grand prêtre. Le peuple reçoit le pain parce que c’est le devoir de son pays que de pourvoir à sa survie. Ravenne, ce sont aussi les couleurs de la France. Ravenne, c’est aussi la finance et la notion de peuple où le judaïsme s’identifie avec l’héritage de l’Egypte, ce passage qui a conduit à la naissance d’Israel. L’Egypte, c’est la dernière porte du monde civilisé vers l’Afrique, là où rubis et autres pierres précieuses se découvrent au coup des esclaves noirs. Cette porte est longtemps restée fermée pour qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ne voient pas, qu’ils ne sachent pas qu’on les dépouille, et de là, de cette porte, sont advenues les races. Israel est devenue comme un passage par la fenêtre.

Progressivement, on a vu émerger en Europe des mutations se produire avec un système monarchique d’un côté et de l’autre, ce que les Lumières allaient devenir avec l’Empire, les révolutions, les évolutions, les politiques. Le communisme est arrivé après la première guerre mondiale, longtemps après le dernier des Bonaparte. La deuxième guerre mondiale est arrivée à la suite de la première. Quand Edouard VIII, roi d’Angleterre abdiquait en 1936, c’est pour son activité avec les Nazis et son alliance avec une socialiste américaine. La deuxième guerre a débuté avec l’assassinat d’un aristocrate austro-hongrois et elle s’est poursuivie en opposant deux mouvements de pensée, “les juifs” comme le disent les historiens et les nazis. Suivant les courants de l’histoire, cela devient les juifs contre les chrétiens, les socialistes contre les monarchistes dont était de Gaulle, mais très étrangement, on ne parle jamais des français contre les anglais ou vice versa, les anglais contre les français. Au milieu, il y avait l’Amérique pour recueillir ou accueillir Edouard VIII. Il y avait aussi l’Amérique pour offrir l’asyle aux milliers de juifs qui ont fuit l’Europe. C’est un peu comme si tous les ingénieurs d’Ariane Espace avaient fuit l’Europe pour l’Amérique, ce pays fait d’esclaves qui allait devenir une puissance mondiale.

L’Amérique a cette dette vis à vis des juifs que d’être devenue moderne et l’Amérique a cette dette vis-à-vis d’Hollywood que d’avoir su lui construire cette histoire dans laquelle tout un peuple allait se reconnaître, mais à côté de ces puissances qui construisent leur mémoire, la France et le reste du monde cherchent leur identité. Aujourd’hui, les puissances veulent jouer à Dieu, elles ont même changé la nature de Jesus pour arriver à cela et ce ne sont pas les derniers croyants qui restent qui vont s’y opposer. Les autres sont déjà forfaits.

Les autres, c’est moi qui appelle au téléphone, qui demande, qui cherche à comprendre, et ce charabia qu’on me répond dans une brutalité équivoque. Quand cette voix intérieure me dit de partir, quand ce cauchemar me réveille avec cette voix qui dit “je l’enlève de là“, quand je suis assise en pleurs devant mon bureau, je me dis que des gens n’ont pas fait leur travail, qu’ils ont préféré la politique à la justice et qu’ils ont favorisé leurs petites histoires personnelles.

Moi, je crois que les peuples ont des droits, que les corps ne sont pas des machines. Je crois aussi que la terre a des droits, qu’elle n’est pas qu’un produit ou le butin de qui que ce soit. Jadis les peuples possédaient leurs terres, là où ils vivaient, c’était chez eux. Des armées se sont mises à vouloir les conquérir et ces armées se sont mises au service des religieux. Les politiques les ont remplacés. Maintenant, à par les dettes, les taxes et le chaos environnemental, qu’est-ce qu’il reste? Je pense que l’image de Ravenne dit tout, explique tout et résous tout. Ceux qui peuvent trouver l’équilibre entre la métaphore de l’armée, du clergé et de la tradition peuvent trouver la paix, mais ceux qui veulent tout mettre sous une seule bannière sont voués au tourment. J’ai essayé de schématiser tout cela, donc pour finir ce post, je vais mettre des photos, puis mes schémas, suivi des vidéos qui les ont inspirés. C’est comme une exposition d’images. Il n’est pas nécessaire de les commenter pour laisser l’imaginaire de chacun s’approprier ces images et réfléchir. La réflexion ne peut venir que des individus entre eux. Moi après tout, je ne livre que des interprétations et ce que j’en pense est personnel.

Les philosophes ont fait porter le voile aux femmes bien avant les musulmans.

Je pense que les philosophes ont également caché aux hommes le dessein de leurs armées. Quand on ramène Napoléon à Ravenne, la généalogie de l’enfant, l’ordre colonial, le rideau, le tapis, le chapeau allongé comme une mandorle, l’enfant qui joue avec les soldats et les soldats qui meurent, on a le dessin de la politique moderne avec sa petite BITD, un roi, un empereur, qui décide de la vie et de la mort des peuples, se prenant pour Dieu le père, Dieu l’enfant, et le saint esprit en fond de tableau. La main qui est cachée est une religion, comme celle d’Abraham.

Les hommes, mais peut-être pas tous les hommes, ont toujours cherché à accoucher d’un monde aux forceps pour remplacer une image par une autre. Ce qui se passe avec Israel n’a rien de différent. Il suffit de prendre cette image de Jésus et tout l’outillage nazi est dans le tableau, l’étoile de David symbolisée dans la couronne d’épines, la pince avec laquelle ils ont arraché des dents, cette scénographie terroriste qui a montré des siècles d’horreur.

Ci-gît l’humanité tout entière avec ses philosophes pour commenter comme on commente un match de rugby. “C’est triste, c’est moche” disent-ils. Qu’en est-il qu’ils n’expliquent pas, qu’ils n’instruisent pas, qu’ils ne fassent pas l’autopsie de l’histoire. Auraient-ils peur qu’on les prenne pour des sorcières, puisque c’est ça l’idée de la France, la chasse aux sorcières. A quoi bon vouloir rajeunir un pays déjà trop vieux, trop abîmé, déjà si laid. L’imagination ne fleuri même plus sur leurs tombes. C’est en construisant que l’on devient un peuple. L’ordre est dans la nature, à l’homme de voir s’il veut y trouver sa place.

Les images suivantes sont les schémas inspirés de la photographie. Les zones rouges sont les zones d’extrêmes, plutôt dangereuses. Les zones roses sont des zones mitigées où il arrive de se trouver parfois dans certaines villes, dans certains lieux, certaines vidéos, certains livres, les endroits où l’on voyage quand on est curieux. Les zones blanches sont les zones d’équilibres. Ces zones-là ne sont pas des points, il y a beaucoup de place pour bouger. Cela peut-être l’endroit où l’on est, l’endroit d’où on vient ou celui où on voudrait aller. Quand on met une multitude de triangles les uns à côté des autres, on voit qu’il y a des chemins et puis il y a des zones avec des passages.

Dans Ravenne, on retrouve cette triangulation de la tradition, de la religion et de l’évolution. Dans l’Europe, on trouve cette même triangulation. Idem avec les extrêmes voire le terrorisme. Chaque fois que l’on va en tant que pays ou en tant qu’indicidu dans une direction trop marquée, une force opposée se manifeste et c’est d’autant plus marqué que l’on sort des zones blanches. L’important, c’est donc de définir la nature du triangle, qu’est-ce que la religion ou ce qui représente une forme de spiritualité? Qu’est-ce qui représente la tradition? Qu’est-ce qui représente l’évolution? Lorsque l’on peut définir le triangle, ce par quoi il se détermine, on peut atteindre un certain niveau de sécurité, de bien être et de bonheur si tant est que l’on s’entoure de personnes qui pensent la même chose et que l’on peut sécuriser son territoire. Si ça c’est pas de l’architecture, ben il faut tout de suite prendre un compas.

Les videos qui m’ont inspirées pour écrire ce post. Tachez de rester l’esprit ouvert. La terre est ronde.

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